jeudi 30 juin 2016

Derniers jours à Santiago

Et oui, je vais bientôt changer de cap! J’ai décidé d'arrêter de bosser pour activer le “v” du PVT, que je traduirais plus par voyages que par vacances mais c’est jouer avec les mots!

Après plusieurs semaines de réflexions sur ce que j’allais faire dans les mois à venir, et une discussion de quelques minutes avec ma copine Hélène, la solution était trouvée. Résultat je vais aller la rejoindre pour quelques temps au Canada. Ras le bol du froid, c’est parti pour vivre un été canadien! Je partirai donc le 19 juillet pour Montréal. Je suis très contente pour plusieurs raisons:
1/ Ouaiiiiiis je vais voyager avec Hélène une nouvelle fois (pour info on s’est déjà envolé ensemble pour Londres et aussi la Turquie). Et elle vient de rouler sa bosse en Nouvelle-Zélande et en Australie dernièrement donc on aura plein de trucs a se raconter (Allez voir son blog par ).
2/ Je vais pouvoir revoir et faire la connaissance de pas mal de membres de la team Pvtistes.net.
3/ Il va faire beau! (Je vous avez déjà dit qu’il faisait froid ici?!)
4/ Les voyages prévus sur un coup de tête sont souvent super sympa, et plein de découvertes.
5/ Je vais enfin pouvoir me faire un avis sur ce pays qui fait rêver tant de gens.

Rassurez-vous je n’oublie pas pour autant l’Amérique du Sud. Mon vol retour est un Vancouver-Lima. Je vais donc visiter le Pérou courant septembre/octobre. Je ne sais pas encore combien de temps j’y resterai. Et je reviendrai ensuite au Chili pour terminer mon périple. Le temps sera revenu au beau fixe, et ce sera idéal pour parcourir le sud du pays.

Je termine de travailler dans moins de trois semaines. Je pense que ça va me faire assez bizarre de quitter Santiago, mine de rien j’y aurais passer six mois. Zut rien que d’y penser ça me rend déjà un peu nostalgique!

Il ne s’est pas passé grand chose ces dernières semaines. J’ai usé de ma carte “réceptionniste dans un hostel” pour avoir un tour privé sur le street art à Santiago, c’était super intéressant. Je pense que je vais retourner un jour ou deux à Valparaiso pour faire le tour là-bas aussi. 




Ah tiens ma tronche à la Gay Pride aussi!

Et puis sinon le Chili a gagné la Copa America Centenario, donc c’était la grosse fiesta dimanche dernier. Je pense que c’est la première fois que je regardais un match de foot en entier depuis ces 15 dernières années… (Ce qu’on fait pas quand on voyage…!) Mais l’ambiance était très chouette. On est allé avec Michelle voir le match dans un bar, ça beuglait des “puta la wea” et “weon” toutes les 5 minutes, et à la fin tout le monde était content et chantait! Direction Plaza Italia ensuite, il y avait foule!!! (les photos ne sont pas terribles désolé c'est pris avec mon téléphone)


Et puis après on est allé danser, on n’allait quand même pas s'arrêter là. Et trop bien, on a enfin trouvé un club avec de la cumbia! Et même un groupe live, c’était top!


lundi 6 juin 2016

Vivre au Chili, c'est comment?

Comme la question m'a été posée sur l'article précédent je vais essayer de vous partager mes impressions sur ce pays, ses habitants et sa culture. Cela fait presque cinq mois que je suis là alors je peux faire un premier petit bilan.
Tout d'abord, je tiens à dire que ce sont mes impressions, mon ressenti, et que ça peut être complètement différent pour quelqu'un d'autre. Ça reflète ce que je perçois, comprends et ressens, c'est donc trèèèès subjectif! Et si je dois réécrire cet article dans trois ou quatre mois il sera surement différent.
Autre point important, j'ai passé 95% de mon temps dans le centre de Santiago jusqu’à présent. Je vais vous parler de la vie dans le centre de la capitale du pays, ce qui n'est sans doute pas comparable à la vie dans les autres régions.

Je ne sais pas trop par ou commencer! On va parler nourriture, ça plait a tout le monde!

Est-ce qu'on mange bien au Chili?
Oui! Mais ce sont des choses plutôt simples, pas très épicées. Les ingrédients rois sont l'avocat, le maïs, le pain, la mayo!
Le sandwich typique du Chili est le "completo", c'est un hot-dog avec une saucisse, de la choucroute, de l'avocat, des tomates, et dessus de la mayo (plus tout ce que vous voulez: ketchup, moutarde, sauce a l'ail, sauce qui pique...). La version sans choucroute, que je préfère personnellement, s'appelle un "italiano". Vous en trouvez à tous les coins de rue!


A savoir qu'ici il y énormément de marchants ambulants dans la rue.

Quelques plats typiques avec du maïs: le "pastel de choclo" c'est un peu comme un hachis parmentier mais au lieu d'une purée de pommes de terre, c'est une purée de mais. Un truc que j'aime beaucoup, ce sont les "humitas" (cliquez pour voir ce que c'est), en gros c'est du maïs avec des oignons et quelques herbes/épices, c'est servi chaud avec des tomates.
Bien entendu il y a aussi les empanadas! Miam miam, ma préférée c'est la empanada de pino (avec du bœuf, des oignons, un quart d’œuf et une olive!).

Il y a plein d'autres choses mais je vais m’arrêter la! Je pourrai écrire un article entier (voire plusieurs) sur la gastronomie locale!

Petite transition vers le coût de la vie. Vivre a Santiago coûte relativement cher, même pour nous européens. Alors le bon plan pour faire ses courses par exemple c'est d'aller à la Vega, un grand marché ouvert tous les jours. Mais il y a la Vega et la Vega. Ma coloc Maria-José est une experte, elle y va tôt le matin pour pouvoir aller directement acheter auprès des camions, ce qui revient bien moins cher. La Vega c'est immense on pourrait s'y perdre, il y a de tout. Pour vous donner une idée, pour une  à deux semaines de fruits, légumes, œufs, fromage pour quatre personnes on s'en sort entre $12.000 et $20.000 pesos (entre 15 et 25 euros). Mais dans un supermarché ça reviendrait beaucoup plus cher.

Le problème ici c'est qu'il y a des disparités énormes. Le salaire minimum est de $250.000 pesos je crois (environ 320€) pour 45 heures de travail par semaine. 45 heures c'est énorme, et personne ne travaille réellement 45 heures, les gens sont effectivement présents au boulot 9 heures par jour, mais il doit y avoir pas mal de pauses café!! Qui serait motivé à bosser autant pour si peu... Il y a bien entendu pas mal de gens qui gagne plus, et même beaucoup beaucoup plus. Les inégalités sont nombreuses. Et la mentalité des "classes" est encore présente. Il y a par exemple des quartiers très différents les uns des autres, avec une population différente. En passant d'une rue à l'autre, simplement parce que vous changez de commune on voit nettement la différence. C'est une des choses avec lesquelles j'ai le plus de mal à m'adapter.
Je me tiens un peu au courant de ce qui se passe en France en ce moment, avec toutes les manifestations, et bien ici c'est un peu la même chose. Pas les mêmes combats, mais depuis deux mois environ on a bien une ou deux manifestations par semaine. Il y a eu les taxis et Uber, les pêcheurs de Chiloé qui réclament des aides du gouvernement suite à une catastrophe naturelle (aussi du à la surproduction, je dis peut-être des bêtises, je ne me suis pas super bien renseignée), et puis il y a surtout les étudiants. Mme Bachelet avait promis une éducation plus accessible à tous, mais les actes n'ont pas suivi les promesses. Les études supérieures coûtent très cher ici, bien souvent les étudiants doivent prendre un crédit pour pouvoir financer leurs études. Il y a des universités meilleures que d'autres etc...
Autant économiquement le pays est très développé, c'est apparemment très simple de devenir entrepreneur, autant socialement ça ne l'est pas vraiment... Donc pour les gens qui ont de l'argent ça va, pour ceux qui en ont moins c'est la galère (comme partout me direz-vous...). Mais en gros, je ne trouve pas que ça respire la joie de vivre ici.

C'est peut-être parce que je me sens vraiment "étrangère". Alors c'est sur que physiquement déjà, je ne peux pas me fondre dans la masse, et même si mon espagnol s'est nettement amélioré je ne suis pas encore bilingue. Mais il n'y a pas que ça, je ne me vois pas vivre ici par exemple, je pense que je n'arriverai pas à m'adapter complètement. Par exemple, les chiliens sont très méfiants les uns envers les autres, et j'ai beaucoup de mal avec ça. C'est en travaillant que j'ai découvert ce côté, les gens parlent derrière le dos des autres etc. Gros cliché (mais bon c'est l'impression que j'ai): les gens font confiance à leur famille et leurs amis de longue date, qu'ils connaissent depuis l'enfance, mais c'est tout.
Mais tout n'est pas négatif! Ils peuvent être très gentils, sont accueillants, et savent faire la fête! Mais eux-même demandent souvent qu'est-ce qu'on est venu faire au Chili quand ils rencontrent des étrangers. Quelle folie nous a pris?!

Je n'ai pas rencontré de famille, donc je ne sais pas comment est ce cercle sacré de la culture chilienne. Les enfants restent tard chez leurs parents, jusqu'à 27, 28 ans c'est très courant. Ça ne fait qu'une dizaine d'année que le divorce est légalisé. L'avortement l'est depuis très peu de temps et seulement autorisé dans certains cas. C'est encore relativement traditionnel. D'un autre côté les homosexuels sont bien acceptés, ou en tout cas ils ne se cachent pas.
Je ne vais pas parlé de politique car je n'y connais pas grand chose, mais il y a régulièrement des affaires de corruptions. Et s'il y a pas mal de choses qui ne vont pas c'est aussi parce que la constitution actuelle est celle qui date de la dictature, le processus de modification a commencé mais ça va prendre du temps.

J'ai un ressenti plutôt mitigé pour l'instant. J'ai ma petite vie tranquille, j'ai rencontré des gens sympas, je m'amuse, mais en même temps je ne me vois pas rester ici très longtemps, je n'ai pas eu de coup de cœur pour la ville ni pour les autres endroits que j'ai visité jusqu'à présent. Il est possible que la météo influence mon jugement, car en ce moment il commence à faire froid et il n'y pas de véritable chauffage dans les maisons donc on se les pèle!!

Je suis quand même super contente d'être ici, et ne regrette pas une seconde d'être venue. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre en arrivant, c'est la découverte, et j'ai encore plein de choses à voir, à vivre qui me feront sans doute revoir mon point de vue. A suivre!